L’homme a réussi à répandre plus de 250 millions de tonnes de plastique à la surface de tous les océans et mers du globe, on en retrouve dans plus de 90% des oiseaux marins, poissons et autres organismes aquatiques.
L’homme a réussi à pêcher, devrait-on dire sur-pêcher 97,2% des océans, en détruisant et en déséquilibrant chaque année un peu plus profondément les milieux marins, berceaux de la vie sur Terre.
Chez nous en France, la plupart des rivières et écosystèmes aquatiques sont menacés, on retrouve des pesticides partout, des métaux lourds, résidus pharmaceutiques, et les tristement célèbres polluants éternels PFAS…
Je ne connais pas une rivière qui n’a pas vu sa biomasse d’invertébrés et de poissons chuter voire même s’effondrer.
Les rivières magnifiques de Franche-Comté par exemple, qui attiraient il n’y a pas si longtemps des pêcheurs venus du monde entier pour leur beauté unique et leur richesse incroyable deviennent des égouts en été où toute forme de vie s’asphyxie.
Alors les pêcheurs opportunistes que nous sommes, nous nous rassemblons tous dans les zones les « moins pires », à la recherche du dernier scoop pour dénicher la grosse truite qui a déjà été prise 12 fois cette année pour satisfaire notre égo de la tenir à notre tour fièrement dans nos mains.
Et puis on part à l’étranger, car c’est mieux à l’étranger, il y a plus d’insectes, plus de poissons, c’est plus facile…
Opportuniste comme ce cormoran, « oiseau de malheur », « saloperie », on peut lire tellement de haine à son sujet ces derniers temps sur les réseaux sociaux, comme si s’était devenu le coupable idéal de tous les maux.
Tellement simple de croire qu’il suffit de l’éliminer pour régler les problèmes et déséquilibres que nous avons nous-même généré.
Opportuniste le cormoran, opportuniste le pêcheur, l’un pour subsister et l’autre pour satisfaire son simple plaisir. Tant de ressemblances et tant de paradoxes entre ces deux « ennemis ».
Alors continuez de diriger toute votre énergie et votre haine vers ce volatile qui ne fait que s’adapter à un milieu en plein déclin, vous vous trompez de combat et vous donnez une occasion rêvée à tous les détracteurs de la pêche de loisir de nous mettre facilement face à nos contradictions.
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Magnifique billet, merci ! Un propos qu’on n’entend guère, et qui sonne pourtant si juste.