De retour dans le Jura

Voilà déjà 8 ans que je n’avais pas pêché sur la haute rivière d’Ain! J’avais prévu depuis quelque temps d’y pêcher deux jours avec un ami.

Avec déjà presque un mois sans pluie, et une vague de chaleur assez extrême je ne m’attendais pas à un miracle mais nous y sommes quand même allé.

Une fois sur place j’ai très rapidement été très choqué de l’état du fond de la rivière.

Après tout c’est déjà catastrophique sur le Doubs, la Loue, le Dessoubre, la Bienne et le Cusançin il serait surprenant qu’il n’en soit pas ainsi sur la haute rivière d’Ain.

Voici à quoi ressemble la rivière à seulement quelques km de sa source!!

 

Partout le fond est colmaté d’algues brunes, inutile d’être docteur en hydrobiologie pour savoir d’où vient le problème.

Comme partout en Franche-Comté, les épandages très massifs de lisier à la sortie de l’hiver en sont la principale origine. Une eutrophisation déjà si avancée au printemps devrait vraiment préoccuper nos élus et l’ensemble de la population car bien au delà des problèmes que cela pose à la pratique de la pêche, c’est toute la biodiversité et tout simplement l’eau que nous buvons qui est menacée!

Comment laisser à ce point dériver nos pratiques et empoisonner nos rivières dans une telle indifférence??

Avec ces quelques photos, le ton est donné pour mon séjour de pêche dans le Jura.

Même si la nature est forte et résiste au maximum, même si il reste toujours quelques poissons et quelques très rares insectes pour les nourrir, on ne peut pas passer un séjour en Franche-Comté sans rentrer préoccupé pour l’avenir.

 

J’ai eu du mal d’avoir envie de pêcher sur les secteurs amont tant ils sont atteint par l’eutrophisation, nous avons majoritairement pêché plus en aval où la situation de la rivière s’améliore un peu au fil des kilomètres le temps qu’elle absorbe le surplus de nutriment qui s’accumule à chaque printemps.

 

Une jolie « Olive » lors d’une petite éclosion qui décidait quelques poissons à sortir se nourrir

 

 

Un plus joli poisson pris en nymphe à vue

 

 

 

 

Nous avons passé le deuxième jour très en aval, là où paradoxalement la rivière est la plus belle!

Ici la quantité de « poison » se dissipe dans l’eau et le fond et les gravières retrouvent leur vraie couleur.

Dommage de devoir descendre si bas pour retrouver les belles zones à pêcher, car même si quelques belles truites sont présentes les caractéristiques de la rivière et la température de l’eau sont plus propices à la zone à barbeaux qu’à la zone à truites

En tout cas revoir de si belles gravières redonne un peu de baume au cœur

 

 

Peu de truites étaient actives, j’ai eu la chance de tomber sur un magnifique poisson qui gobait en bordure.

 

Le plus dur à été de l’approcher sans la faire fuir, de garder son sang froid et de la laisser gober ma mouche à moins de 2m de moi 🙂 !

S’en est suivi un combat très puissant et assez long avant de parvenir à mettre ce très joli poisson à l’épuisette!

 

La belle retourne aussitôt à l’eau, je me demande toujours comment peut-on tuer de si jolis géniteurs quand on connait la menace permanente sur les rivières comtoises.

 

Je louperai encore une autre truite au ferrage un peu plus haut et casserai une autre nymphe à vue, il s’agit de poissons très puissants, c’est le jeu…

Heureusement que cette superbe truite m’a donné un peu de joie car je sui globalement très triste et inquiet pour cette rivière.

Je suis consterné chaque année de voir que l’on épands toujours plus de lisier, qu’on utilise toujours autant de pesticides et qu’on anéanti toujours un peu plus ce qu’il y a de plus précieux : l’eau et la vie qui en découle…

Il va falloir en arriver où pour faire réagir nos élus à prendre les mesures qui s’imposent?

3 Comments

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  1. Un bel article qui nous fait réfléchir sur l’avenir de nos cours d’eaux

  2. Salut Clément,

    Cela rejoint l’article de Nicolas Germain qui a constaté la même chose.
    C’est un désastre et rien n’est fait. Aucune réaction !
    C’est bien triste et nous nous sentons impuissant face à cette situation.
    Que faire ?

    A+

    Phil

    1. Superbe reportage,
      Je attristé de constater que même en Irlande, le constat est identique, longtemps protégé,maintenant,négligé…
      Pierrick.

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